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Groupements Forestiers et Sylviculture

La sylviculture se définit par l’ensemble des opérations et techniques utilisées par l’Homme, au sein des forêts, pour répondre à des besoins environnementaux, économiques, sociaux et de protection contre les risques naturels. Elle concrétise la notion de multifonctionnalité de la forêt française et vise à créer et exploiter rationnellement les forêts en assurant leur croissance et leur renouvellement.

Photo de forêt cible pour le GFI France Valley Patrimoine, Groupement Forestier d'Investissement



Un peu d'histoire

Depuis des temps illustres, la forêt a été travaillée pour répondre aux besoins des Hommes. Le moyen âge, période d’hégémonie des droits coutumiers et d’usage, voit l’émergence d’une sylviculture dite vivrière qui permet aux sujets des seigneurs de subsister grâce à la récolte des fruits, du bois de chauffage, la pâture du bétail et la chasse du petit gibier. La forêt est alors au centre de l’économie féodale. Il faudra toutefois attendre 1520 pour voir apparaître les premières ordonnances visant à encadrer la récolte de bois.

 

La préservation de la ressource forestière devenant un enjeu crucial au fil des années, Colbert promulgue en 1669, sa plus célèbre ordonnance qui a pour objectif la production de bois destinés à la fabrication de navires. Cette stricte réglementation impose alors un âge minimum de coupe, oblige à leur déclaration et instaure des contrôles. Il s’agit des débuts de la sylviculture moderne qui a façonné les forêts et dont nous sommes, aujourd’hui encore, les héritiers. Les Groupements Forestiers, qui existent depuis 1954, doivent perpétuer les connaissances de la sylviculture, mais aussi les enrichir.



La forêt se cultive

La forêt pousse seule et s’installe dès que l’Homme le lui permet, toutefois sans l’accompagner, elle ne pourrait produire, en quantité et en qualité suffisantes, des bois susceptibles de répondre à nos besoins communs.

 

Le sylviculteur est avant tout un « gestionnaire de lumière ». En effet, beaucoup d’opérations forestières ont des conséquences sur l’apport de lumière aux arbres, or il est indispensable à leur croissance. Son métier consiste en un dosage précis de la lumière grâce à des coupes régulières en fonction des grandes orientations de gestion, des essences à favoriser et du type de renouvellement. Dans certains cas, il peut également limiter l’ouverture du couvert forestier pour éviter la dépréciation de la qualité des arbres ou pour diminuer la dynamique de croissance de la végétation spontanée concurrençant de jeunes semis.

 

Avant toute opération, le sylviculteur analyse scrupuleusement l’ensemble des caractéristiques propres à chacune des forêts. Il évolue dans un environnement réglementaire complexe dans lequel interagissent de nombreux textes provenant de différentes sources : code rural, code forestier, code de l’environnement, code de l’urbanisme…. Il étudie également les facteurs biotiques et abiotiques (le vivant et le non-vivant) du milieu par une analyse météorologique, topographique (relief), pédologique (sols) de la forêt. Les résultats obtenus lui permettront de définir :

 

– Les essences forestières les plus adaptées
– L’âge optimal de récolte
– La croissance des peuplements
– Les taux de prélèvement et leur fréquence
– Le type de sylviculture à encourager
– La résistance des peuplements au risque phytosanitaire et au changement climatique

 

Enfin, il élabore, notamment pour les Groupements Forestiers qui l’emploient,  une stratégie d’exploitation et de commercialisation des produits forestiers. Exercice bien difficile, car l’arbre que le sylviculteur plante aujourd’hui ne sera peut-être récolté que dans 50 ans. Il doit scruter le marché, ses tendances, ses évolutions et adapter son programme de gestion en fonction de la demande actuelle en anticipant les utilisations bois de demain et l’impact du réchauffement climatique futur.